Comme de nombreux musées et galeries d’art en Belgique et à l’étranger, le Delta célèbre, cette année, les 100 ans du surréalisme, ce mouvement artistique transdisciplinaire, en consacrant une importante exposition à l’oeuvre graphique de l’artiste namuroise méconnue Marianne Van Hirtum.
Mais avant tout, qu’est-ce que le surréalisme ?
Le surréalisme est un mouvement artistique et littéraire né dans les années 1920, à la suite de la Première Guerre mondiale. Il prend ses racines dans le mouvement Dada, qui contestait les valeurs traditionnelles de l’art en dénonçant l’absurdité du monde. Cependant, le surréalisme s’en distingue par son exploration des rêves et de l’inconscient, influencé par les théories de Sigmund Freud sur la psychanalyse.
Le terme « surréalisme » a été inventé par le poète Guillaume Apollinaire en 1917 pour désigner une forme d’expression qui dépasse le réalisme, et fut repris par André Breton, considéré comme le père du mouvement. Dans son « Manifeste du surréalisme » de 1924, Breton définit le surréalisme comme un « automatisme psychique pur », cherchant à libérer la pensée de toute contrainte rationnelle.
Les artistes surréalistes utilisaient des techniques comme l’écriture automatique, le collage ou les cadavres exquis pour exprimer des réalités inattendues, juxtaposant des éléments sans lien apparent.
Le surréalisme de Marianne Van Hirtum
Marianne Van Hirtum est née en 1925 à Saint-Servais (Namur) et est décédée en 1988 à Paris. Fille de Louis Van Hirtum, psychiatre et directeur de l’institution psychiatrique Beau-Vallon, elle publie ses premiers recueils de poésie dès les années 50 et réalise de nombreux dessins, peintures, sculptures et autres marionnettes insolites.
Grande admiratrice d’André Breton qui lui reconnaît que “la poésie ne lui est pas rebelle”, elle intégre le mouvement surréaliste français jusqu’à sa dissolution en 1969 et poursuit ensuite les activités surréalistes, avec son ami, le poète Vincent Bounourre, en collaborant au « Bulletin de liaison surréaliste » et à la revue « Surréalisme ».
A l’occasion du vernissage de notre exposition « Le surréalisme est une grande peau d’ours. Marianne Van Hirtum, l’œuvre plastique », nous avons rencontré Jean-Luc Majouret, un de ses plus proches amis, et contributeur de cette exposition.
Le Delta : Quelle est votre définition du surréalisme ?
Jean-Luc Majouret : Je crois qu’il faut commencer par dire ce que n’est pas le surréalisme. Ce n’est pas un mouvement d’avant-garde. Ce n’est pas non plus un mouvement essentiellement artistique. Je crois que c’est une façon de vivre, une façon de concevoir les rapports de l’imagination et du réel. Il y a un surréaliste qui s’appelait Jehan Mayoux, qui a écrit dans « Un court traité de philosophie surréaliste » quelque chose comme : L’imaginaire est une catégorie du réel et inversement. C’est ça, pour moi le surréalisme: concevoir autrement les rapports du réel et de l’imaginaire.
Le Delta : Vous êtes un visiteur particulier de cette exposition, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
J.-L. M. : Je suis quelqu’un qui a été passionné par le surréalisme, comme beaucoup d’autres; assez vite, assez tôt, quand j’ai découvert le surréalisme au lycée, tout simplement. Il se trouve que la figure d’André Breton, qui était très injustement caricaturée déjà quand j’étais jeune, m’a retenu. J’ai voulu rencontrer des gens qui l’avait connu. J’ai écrit à des surréalistes, et certains m’ont répondu. C’est comme ça que j’ai connu Marianne [Van Hirtum]. Je l’ai connue à la fin de sa vie ; durant ses huit dernières années.
Le Delta : Quel est votre ressenti sur cette exposition ?
J.-L. M. : Je suis très heureux que cette exposition ait lieu, je pense qu’elle est très impressionnante. Il y a une centaine d’œuvres, c’est beaucoup. Je crois qu’on n’a jamais eu l’occasion d’en voir autant réunies dans un lieu. Et pourtant, je sais qu’il y en a beaucoup d’autres. Beaucoup d’autres qu’il faut sauver parce que c’est beaucoup de dessins, d’œuvres sur papier, donc extrêmement fragiles. Je suis extrêmement ému de voir cette exposition et je souhaite qu’il y ait d’autres expositions et qu’on continue de montrer le travail de Marianne Van Hirtum.
Sources : – Ian. (2023, août 16). Le surréalisme : Décoder le subconscient à travers l’art. KunstLoft. – La naissance du surréalisme | Bozar Bruxelles. (2024, 7 mars). Bozar. – Le surréalisme – Musée Magritte. (s. d.). – Maingon, C. (2024, 18 septembre). Le surréalisme en 3 minutes. Beaux-Arts. https://www.beauxarts.com/grand-format/le-surrealisme-en-3-minutes/ – Qu’est-ce que le surréalisme ? (s. d.). |