Cécile de France
Spécialité(s) : Arts de la scène Cinéma ThéâtreAnnée(s) : 1995 1997
Portrait vivant de Cécile de France… Nous ne ferons pas ici la liste de l’actualité de la comédienne namuroise. Le cinéphile qui entre régulièrement dans les salles obscures pourrait mieux que quiconque en faire autant. À Namur, on a récemment pu la voir au Théâtre Royal dans Le Temps des Cerises en compagnie d’Eddy Mitchell. Faisons au contraire un bond dans le passé peu avant 1995 et 1997, années où l’actrice a bénéficié du soutien du Fonds Thirionet pour suivre sa formation à l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Paris, et à Lyon ensuite. Deux personnes qui l’ont côtoyée à ses débuts ont accepté d’évoquer leurs souvenirs à son sujet…
Marie-Noëlle Vandermensbrugghe se souvient de Cécile au « Théâtre Amateur de la Province de Namur ». En toute sincérité et sans mauvaise foi, Marie-Noëlle avoue : Nous avions monté « Les Trois Sœurs » de Tchekhov. Depuis toujours, j’ai senti que Cécile était faite pour ça, elle avait tout pour : elle était volontaire, travailleuse, décontractée sur le plateau, et douée. Elle a toujours pris très au sérieux ce qu’elle faisait. Pour elle, le théâtre amateur n’était pas qu’un simple hobby entre jeunes. Je pense qu’elle n’a jamais recherché la notoriété ; elle a dû en être surprise. Le succès n’était pas une finalité pour elle, au contraire. Elle savait ce qu’elle voulait faire et elle le faisait! D’ailleurs, je ne l’imaginais pas au cinéma, mais au théâtre…Également membre du jury du Fonds Thirionet à l’époque, Marie-Noëlle se souvient de Cécile : L’aide financière du Fonds a été précieuse dans la suite de sa formation. Je la vois encore face au jury avec son petit carnet dans lequel elle avait scrupuleusement noté chacune de ses dépenses en vue de sa première année à Paris, jusqu’au prix du pain !
Le metteur en scène Jean-Michel Frère l’a connue dans le cadre des cours d’art d’expression à l’École Sainte-Marie de Namur. Cécile y jouait le rôle d’un patron de bistrot féminisé dans une pièce de Fasbinder. Lors du choix décisif du départ à Paris, celui-ci n’a eu de cesse de l’encourager. Par la suite, Jean-Michel contacte Cécile pour un projet professionnel formel et ambitieux, S.C. 35c, qui mélangeait break et théâtre. Au milieu de beaucoup de mecs sur scène, je cherchais une présence féminine avec du répondant dans l’énergie, confie Jean-Michel Frère. À l’époque Cécile de France termine sa formation et est inconnue : elle habite dans une cave sans commodités et prend ses douches au Théâtre de Namur… Lors d’une représentation de S.C.35 c, le réalisateur de L’Auberge espagnole et des Poupées russes, Cédric Klapisch, sous les conseils du comédien Richard Berry, vient la visionner. On connaît la suite de la carrière de la comédienne… Trois semaines avant l’obtention de son premier César, Cécile de France était encore sur les planches avec l’équipe de S.C. 35c…
Aux dernières nouvelles, Cécile participe au prochain film de Clint Eastwood… Son parcours est loin d’être terminé…
Simon Fiasse (article paru en 2010)