Charles Kaisin
Spécialité(s) : Arts plastiques DesignAnnée(s) : 1997
Charles Kaisin garde un enthousiasme et un physique d’éternel adolescent. Il bouillonne de créativité et de projets. On le surnomme le « designer dandy », mais on devrait parler du « designer sympa ». Il a bénéficié l’été 2009, au Grand Hornu, d’une rétrospective dans la grande grange avec une scénographie fracassante de la plasticienne espagnole Tere Recarens. Lors du « Design September », à Bruxelles, la visite de son atelier a fait carton plein. Charles Kaisin est, au départ, architecte de Saint-Luc et s’est formé ensuite chez les meilleurs: Jean Nouvel en architecture, Tony Cragg à Wupperlal en sculpture, Ron Arad à Londres et l’université de Kyoto pour le design. Il étudie spécialement le recyclage des matériaux et l’extension de leur usage. Un de ses premiers succès est basé sur La Libre Belgique. Il a, en effet, compacté et assemblé en structures alvéolées des centaines de journaux pour en faire un banc, le K-Bench qui fut ensuite commercialisé et est un de ses plus grands succès. Il a aussi utilisé les sacs en plastique qui volent dans nos rues pour en faire des sacs et des robes. Il a recyclé aussi les hublots de machines à laver en plats ultra-contemporains. Féru d’art contemporain, il adore les pièces originales comme ses fauteuils chevelus couverts de bandelettes de papier. Il a travaillé pour plusieurs firmes. Pour Boch, il a imaginé un surréaliste nichoir en faïence ! Pour Delvaux – qu’il accompagne -, un sac extensible. Et pour Marcolini, il a créé le chocolat qui fêta les trente ans du Centre Beaubourg. Le fils conducteur de cette production vaste et variée : le mouvement et le recyclage des matériaux.
La bourse du Fonds Thirionet reçue en 1997 lui a permis de réaliser son stage chez le sculpteur Tony Cragg. Il n’avait pas de budget pour des stagiaires, se souvient-il. J’avais vu sa rétrospective au Centre Pompidou et je l’avais rencontré à nouveau, ensuite, au Middelheim à Anvers. Je voulais travailler chez lui pour entrer en contact avec la matière et avec le processus de fabrication. Il travaille à Wuppertal, en pleine zone industrielle de la Ruhr, dans la ville de Pina Bausch. Il travaille tous les matériaux avec son équipe. Grâce au Fonds, j’ai pu y rester cinq mois, en logeant dans une toute petite pièce chez la secrétaire de Cragg. C’est un vrai atelier comme le furent à leurs époques ceux de Rodin, Brancusi ou Moore. L’architecture reste pour moi, une colonne vertébrale sur laquelle se branchent de nombreuses disciplines et j’ai voulu explorer leurs champs communs avec l’architecture.
GD (article paru en 2010)