Fonds Thirionet

Thomas Foguenne est pianiste et compositeur. Ce ne sont pas les seules cordes à son arc mais c’est le musicien, d’abord, qui prend place ici.

Tout petit déjà, sans savoir comment, il arrive à lire la musique, à capter des principes d’harmonie, aidé par ses facilités d’audition intérieure. Il compose aussi, déjà. Des petites choses simples, qui séduisent ceux qui l’écoutent.

Il entame à dix-huit ans son parcours académique, au Conservatoire de Mons. Licence en composition dans la classe de Claude Ledoux, bref passage dans la classe d’électroacoustique d’Annette Vande Gorne, travail avec Jean-Luc Fafchamps (analyse musicale et rapports musique-image-texte), Victor Kissine (orchestration) et Jean-Pierre Deleuze (harmonie et étude des styles anciens), puis c’est la découverte de l’œuvre de Gyorgy Ligeti et Fausto Romitelli.

Mais il ne délaisse pas son instrument : Premier Prix dans la classe de Dalia Ouziel, musique de chambre, improvisation libre, direction chorale et direction d’orchestre.

En 2006, après sa licence en composition, le Fonds Thirionet a répondu favorablement à sa demande de bourse pour aller parfaire à l’IRCAM (Paris) sa connaissance de l’informatique musicale au cours de six stages intensifs.

Il multiplie les expériences sur le terrain. En mars 2005, il participe aux quatrièmes Rencontres Internationales de Composition Musicale de Cergy-Pontoise. En juin 2006, il est est l’affiche du cycle de concerts « attention Musiques Fraîches » à l’occasion duquel « l’Ensemble Musiques Nouvelles » lui a commandé une pièce pour ensemble. Au Festival des Midis-Minimes, c’est Jean-Philippe Collard-Neven qui, en collaboration avec le CRFMW (Centre de Recherches et de Formation musicales de Wallonie), a créé une pièce pour piano et dispositif électroacoustique. On lui doit aussi la musique de deux courts et d’un moyen métrage.

Puis vient la surprise : pendant plus de trois ans, il tourne le dos à son activité musicale et développe sa deuxième passion, la cuisine saine et créative. Séduit par le contact plus immédiat avec ceux à qui il s’adresse, il crée, invente et partage. Il voyage, regarde, s’informe, cherche et il effectue des stages dans différents restaurants. A Taïwan, il crée la carte d’un salon de dégustation.

Au début de l’année 2010 pourtant, il reprend à bras-le-corps son activité de compositeur avec l’intention de privilégier les champs qui l’attirent depuis longtemps : la musique de cinéma, de théâtre, de danse et la musique multimédia.

Tout ce cheminement, Thomas Foguenne le développe et l’affine avec beaucoup de sensibilité, un esprit très clair, un sens subtil de la nuance et un souci aigu du détail dans ses réponses aux questions d’Isabelle Françaix qui le rencontrait dans le cadre de Musiques Nouvelles.

Bernadette Beyne, 2010