Louis Henry
Spécialité(s) : Guitare flamenco MusiqueAnnée(s) : 2014
Louis Henry, vous êtes guitariste, compositeur et vous avez obtenu en 2014 une bourse du Fonds Thirionet pour approfondir votre technique du Flamenco.
C’est à Séville en 2014, avec le guitariste Miguel Arragon principalement que je me suis perfectionné. Sa vision de la musique flamenco et, de manière générale, de la musique est assez large et il m’a fait découvrir, de façon très structurée et méthodique, des outils de composition, des chemins que je n’avais jamais entrevus.
Vous avez suivi au départ une formation de guitare classique. Vous avez étudié ensuite pendant quatre ans au Jazz Studio d’Anvers et au Jazz Bruxelles. Comment vous êtes-vous orienté vers le Flamenco ?
Quand j’ai commencé la guitare, avant de découvrir tous ces styles, c’était surtout en autodidacte. Puis, j’ai eu quelques bases de musique classique avec la guitariste Maria-Nieves Mohino.
Pour moi, le Flamenco est venu avant le jazz, grâce à la découverte de Paco de Lucia. Ensuite, j’ai eu l’occasion de rencontrer Olivier Cima (NDLR lauréat 2000 du Fonds Thirionet) qui m’a enseigné quelques bases techniques et mélodies flamenca, ce qui m’a vraiment donné envie de m’y mettre. C’est pour cela que je suis parti à Grenade en 2006, chez le Maestro Salvador Romàn. L’année suivante, j’ai décidé d’étudier le jazz pour acquérir une bonne formation musicale générale. Mais en fait, ce qui m’intéressait le plus et c’est encore le cas aujourd’hui, c’était le Flamenco. Je me suis mis à composer des morceaux dans ce style-là, car le Flamenco est une musique et un art très puissants. Si je compose de manière un peu différente de celle du Flamenco traditionnel, c’est non seulement à travers la fusion d’autres styles mais aussi à travers les collaborations éclectiques des différents membres du groupe Trovadotres.
Parlez-nous de ces musiciens.
C’est moi qui les ai amenés à découvrir le Flamenco mais chacun présente aussi un parcours spécifique. Le bassiste, Marc Renders, vient plutôt du ska, du reggae… Depuis quelques années, il s’est fort tourné vers la musique cubaine (Pantano Central). Les deux percussionnistes, Romain Duyckaerts et Martin Chemin, ont suivi une formation au Mali en tant que djembéfola, ce qui leur donne une conception musicale assez complexe, très différente de la nôtre et cela fait évoluer le groupe dans d’autres directions. Le clarinettiste, Pierre Van Eerdewegh, que j’ai rencontré à travers le jazz, est un musicien très éclectique, il évolue entre Klezmer et swing manouche, le Balkan et la musique classique… Le nouveau flûtiste, Sergio Haller, qui est originaire de Madrid, est venu étudier le jazz ici au Conservatoire à Bruxelles, C’est un musicien très éclectique également et très généreux, il emporte dans son style musical, cette âme flamenca par amour pour cette musique, qu’on pourrait appeler le « duende ».
Et, plus récemment, la chanteuse Tania Terron Flores, Espagnole d’origine mais qui vit en Belgique depuis longtemps, nous a rejoints. Nous sommes actuellement une équipe de sept, ce qui ouvre beaucoup de possibilités intéressantes.
(Interview dans le cadre de la sortie de l’album Mundo perdido enregistré chez Home Records)