Gilles Kremer
Spécialité(s) : Improvisation musicaleAnnée(s) : 2013
Batterie, piano, guitare, trompette, tuba, hélicon, scie musicale… Depuis l’âge de huit ans, Gilles Kremer n’a cessé de s’intéresser à tout ce qui pouvait émettre un son. Ce garçon semble être né curieux de tout réinventer. Y a-t-il meilleure raison de naître? « On ne force pas une curiosité, on l’éveille. » En relisant cette phrase de Daniel Penac, je me remémore l’énergie, la spontanéité et la vitalité que Gilles mettait à pincer les cordes de sa guitare à l’aube de sa carrière professionnelle. Nous sommes en 2002, dans un « kot-à-projets » de Louvain-la-Neuve – collocation d’étudiants réunis autour d’un projet commun. Il s’agit du « Circokot » qui promeut les arts de la rue et du cirque dans la cité louvaniste.
Au côté de son fidèle comparse Maxime Tirtiaux, le projet Muziek De Singe voit alors le jour. Les accords sonnent et les notes s’entremêlent ; leur créativité ne se donne pas de limites. Que du contraire. Aujourd’hui, Muziek De Singe est devenu un quintet de compositions, entre jazz et musique du monde, avec deux albums et des centaines de dates de concerts à son actif. Avec un premier CD sorti en 2010, Les Nuages ne font pas de lait, le deuxième opus de la formation simiesque, Fermé le lundi, paraît en 2013. Humour, décalage, plaisir et voyage sont toujours au rendez-vous : outre le jazz manouche, c’est un subtil mélange de folk, de world et de rock qui nous emporte.
Une fois la guitare dans son étui, c’est l’hélicon que Gilles fait cuivrer avec ses acolytes de la fanfare festive et déjantée, à l’esprit joyeusement punk : Kermesz à l’Est, incontournable « brass band » en Belgique. Depuis près de dix ans, la formation de huit musiciens a en effet largement pris sa place sur la scène musicale belge et internationale (France, Pays-Bas, Autriche, Burkina Faso, Roumanie…), en proposant au public un métissage de musique klezmer et balkanique porté par la puissance du rock, afin d’assouvir sans concession amateurs de musette et de trash métal.
Plus récemment, la guitare de Gilles a rencontré la harpe de la conteuse Anne Borlée pour former Zharpa qui, outre un duo musical, propose le spectacle Rugir. Dans un tourbillon de « poésie sensuelle colorée de romantisme débridé », quatre histoires d’amour s’embrassent entre rugissement et rougissement.
Parti en Allemagne pour se perfectionner dans l’improvisation musicale grâce au soutien du Fonds Thirionet, ce multi-instrumentiste ne cessera de cultiver son art où la seule règle qui semble être de mise, soit celle de la liberté.
Simon Fiasse