Fonds Thirionet

La passion est le fil conducteur de la vie d’Aude Éloy. Passion pour la flûte traversière, qu’elle pratique dès son enfance ; passion pour la transmission et le partage, puisqu’elle enseigne la musique depuis l’adolescence. L’Entre-Sambre-et-Meuse, dont elle est originaire, est certainement pour quelque chose dans cette vocation. La région regorge en effet d’écoles et de formations musicales, autant de viviers de musiciens que l’on retrouve dans les rangs des marcheurs qui font la fierté de ce terroir.

Pour Aude Éloy, l’enseignement est le complément idéal de son activité de réparatrice d’instruments à vent. Une combinaison naturelle, deux cordes au même arc qui en compte déjà quelques-unes. Très vite en effet, la question de l’entretien et de la réparation des instruments de ses élèves se pose à la jeune professeure. Se dessine alors une orientation professionnelle. Si la détermination est bel et bien présente dans le chef d’Aude Éloy, moteur d’une vocation qui ne demande qu’à s’épanouir, le chemin est encore long pour faire ses premiers pas dans le métier.

Après ses maîtrises en flûte traversière et didactique, obtenues à l’Institut Supérieur de Musique et de Pédagogie, à Namur, Aude Éloy prend la direction du Mans. L’Institut technologique européen des métiers de la musique propose une formation complète, dans les filières cuivre et bois. Au cœur de la Sarthe, au sein de cette école internationale, Aude Éloy décroche un diplôme universitaire des métiers de la musique, spécialisation réparateur d’instruments à vent. La suite logique de ce parcours est le Brevet des métiers d’art, formation combinant cours théoriques et apprentissage. Pour ce faire, la jeune Namuroise poursuit son écolage dans l’Aisne, chez un artisan qui, lui aussi, a fait le pari de partager son métier, une discipline dont la beauté n’a d’égale que le savoir-faire.

Ce parcours au sein d’une école prestigieuse, ainsi que les précieux conseils d’un maître de stage chevronné, lui ouvrent les portes d’une riche vie professionnelle. Preuve que la compétence n’attend pas le nombre des années, les enseignants des académies et conservatoires de Wallonie lui confient dès à présent leurs instruments. À côté de son futur atelier de réparation, qu’elle compte installer dans sa région natale, Aude Éloy souhaite poursuivre l’enseignement de la flûte traversière. Et de continuer à combiner, comme elle le fait si bien, passion pour la musique, son enseignement et ses instruments.

Benoît Goffin