Jean-Christophe Guillaume
Spécialité(s) : Arts plastiques photographieAnnée(s) : 2012
« Le progrès en art ne consiste pas à étendre ses limites mais à les mieux connaître. »
Georges Braque dans Le Jour et la Nuit.
À l’âge de vingt ans, Jean-Christophe Guillaume reçoit de son père un vieil appareil photographique Minolta. Premier complice de voyages, il donne au jeune artiste le goût de fixer l’environnement immédiat sur la pellicule. Ensuite, parcourant la planète, le regard vissé derrière l’objectif, Jean-Christophe Guillaume développe très tôt une conscience politique. L’envie de partager son point de vue sur la complexité du monde devient le catalyseur de sa démarche artistique.
Après une solide formation à l’HELB INRACI (Bruxelles), section technique de l’image, finalité photographie, il termine ses études en 2009 avec grande distinction.
Il aiguise ses premières armes au centre d’impression du journal Vers L’Avenir. La presse l’attire, par des mises en situation toujours renouvelées en prise directe avec une actualité sociale, politique, économique… Actuellement, il collabore aux quotidiens La Dernière Heure et La Libre Belgique. Si la passion s’est muée en profession, et si celle-ci occupe largement son espace d’activité, l’artiste veille à nourrir sa créativité. Dans cette optique, la bourse du Fonds Thirionet lui a permis d’accéder à un workshop (atelier de travail et d’échange) auprès de la photographe Jane Evelyn Atwood. L’œuvre de cette artiste s’inscrit dans la tradition des reportages et documentaires photographiques américains. Confronter son regard à celui du spécialiste offre des perspectives inédites au jeune photographe : la trame narrative, le publi-reportage, mais aussi l’usage du noir et blanc qui élargit la dimension graphique et esthétique de l’image.
En 2007, lors de voyages au Pérou et en Argentine, Jean-Christophe Guillaume explorait la couleur comme principal révélateur d’une réalité sociale à travers la série Things are colour full. En 2010, dans la série Border Line, le photographe promène son objectif dans ce no man’s land entre le Mexique et les États-Unis, lieu d’attente, d’errance, de poussière, de chaos et d’espoir. Avec Beneath the remains, des architectures stoppées dans le processus de construction et désertées de toute présence humaine défilent sous notre regard. L’œil du photographe témoigne d’un monde figé par l’orgueil de la finance. En Amérique latine, en Espagne ou en Wallonie, le photographe dissèque le concept des limites d’un système capitaliste et des structures sociales et politiques. La richesse de ce concept ouvre de nouvelles orientations au photographe, tout en continuant à questionner les limites de la visibilité de l’information.
Catherine Charlier