Virginie Ancion
Spécialité(s) : Mode ModismeAnnée(s) : 2010
La passion, le plaisir et la poésie sont autant de plumes à mettre au chapeau de Virginie Ancion. A côté d’un savoir-faire technique indéniable, d’une imagination et d’une créativité de tous les instants, le métier de modiste est fait de rencontres. Rencontre avec des matières et techniques que la créatrice aime (re)découvrir; rencontre indispensable avec la personnalité du client, avec qui et pour qui elle se met à créer. pour Virginie Ancion, justement, la confiance qui s’installe entre l’artisan et le modèle est le ressort de la création. il en découle des chapeaux pensés au singulier, lin de la standardisation et de la facilité du prêt-à-porter.
Rien ne semblait prédisposer une étudiante en Archéologie et Histoire de l’Art, spécialisation archéométrie, à se tourner vers l’art du chapeau. Pourtant, l’œil averti décèle la touche de l’historienne de l’Art dans la démarche de Virginie Ancion. Le goût du beau et de la pièce unique, certainement; la passion pour l’outil et ses techniques, probablement. Clin d’œil à se formation de base, l’artisane redonne vie à des couvre-chefs usés par le temps, à l’instar de l’archéologue découvrant un trésor oublié ou du restaurateur intervenant sur de précieuses oeuvres d’art. Pourtant, loin de se cantonner au passé, la jeune modiste conjugue sa profession au présent, en transformant un chapeau défraîchi en accessoire à la mode.
Le mot « rêve » est inséparable de l’univers de Virginie Ancion. Rêve qu’elle offre à celles et ceux qui portent ses créations le temps d’une cérémonie; rêve qu’elle fait vivre, au quotidien, en exerçant un métier passion. Couronnement de son activité de modiste, Virginie Ancion s’est lancée dans l’ouverture d’une boutique-atelier, vitrine de son savoir-faire et de son esprit créatif. Subtilement baptisé le Chapeau d’Or, à l’image de ces enseignes gravées dans la pierre qui fleurissaient dans les villes d’antan, son magasin est le meilleur ambassadeur de son travail. Tout comme le sont ses chapeaux qui coiffent une large clientèle. A cet égard, leurs adeptes sont de plus en plus nombreux. A côté des personnes qui savent exactement ce qu’elles désirent, et dont les attentes devront peut-être être réajustées par la créatrice, sa clientèle se compose d’hommes et de femmes qui ne se voyaient pas forcément un chapeau sur la tête. Et le miracle de la rencontre de fonctionner… Pour la modiste, ces coups de cœur sont la plus belle récompense d’une discipline où le contact humain reste et restera privilégié.
Benoît Goffin, 2014