Fonds Thirionet

S’il est, sur cette terre, quelqu’un qui a su retirer de ses expériences de danse le meilleur de ce qui pouvait l’être, pour le transmettre ensuite à autrui sans aucun a priori, c’est bien Arnaud Degimbe.
Pourtant, ce Salzinnois d’origine a découvert tardivement l’art de s’exprimer par son corps. Elevé dans une famille d’artistes, où la musique et la photographie avaient une place de choix, le jeune homme attend la fin de ses humanités pour s’inscrire à une formation à l’Institut pédagogique rythmique Émile Jacques Dalcroze, de Bruxelles. Il y découvre la danse. C’est le coup de foudre. Autant que pour la musique, qu’il maîtrise déjà : il joue de la cornemuse. Les deux arts s’associent à merveille et ne font bientôt plus qu’un pour ce jeune homme à la recherche du meilleur de lui-même.
Aussitôt, spectacles et autres formations s’enchaînent. Le jeune Salzinnois y dépense une énergie folle. En 2003, il profite d’une bourse du Fonds Thirionet pour suivre un stage de renommée internationale à Vienne, et approfondir la technique du « release ». Ce stage est certainement l’élément charnière qui m’a dirigé vers le milieu de la danse professionnelle, dit aujourd’hui avec recul le danseur.
Arnaud Degimbe entre ensuite à la compagnie de Roxanne Huilmand, « Oranjeroad compagny ». Pendant six ans, il s’imprègne des conseils judicieux de Mme Huilmand. Ce centre offre un entraînement intensif de danse classique sans les contraintes d’une école traditionnelle. Le fait de recevoir une telle qualité d’enseignement dès le début m’aidera beaucoup par la suite.
Ces six années de recherche personnelle inciteront Arnaud Gegimbe à accepter un nouveau défi au « Cream » à Bruxelles :
coacher une équipe de douze handicapés. Une expérience exceptionnelle et une voie que désire poursuivre aujourd’hui le danseur, âgé de trente et un ans. Après toutes ces années de recherche, je prends aujourd’hui du plaisir à confronter mes connaissances pédagogiques et artistiques et à les appliquer à du travail effectué avec des handicapés. Avec eux, on se rend compte qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut. Mon objectif n’est pas du tout de faire de la thérapie, ni de jouer sur la différence, mais simplement de montrer ce qu’il y a de beau en eux en prenant ce qu’il y a de mieux en eux.
Curieux et avide de nouvelles expériences, Arnaud s’exprime aussi dans des spectacles de rue, en faisant danser des marionnettes.
Avec Arnaud Degimbe, la danse s’ouvre désormais à d’autres contextes sociaux. Et c’est très beau.

Pascale Genard, 2010