Bénédicte Fontaine
Spécialité(s) : Création de costumes de spectacles Mode StylismeAnnée(s) : 2010
L’univers de Bénédicte Fontaine mêle étroitement stylisme et arts de la scène. Un savant mélange qui ne doit rien au hasard, puisque la jeune créatrice a longtemps pratiqué la danse contemporaine. C’est d’ailleurs de cette passion que naît sa vocation de costumière. Après avoir obtenu son baccalauréat, option Stylisme de mode, à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc, à Tournai, Bénédicte Fontaine a l’occasion d’assouvir son goût pour le costume à Paris et Bruxelles, lors de différents stages. Dans la « Ville Lumière », la jeune créatrice se familiarise aux techniques de la corsetterie, chez un maître en la matière, François Tamarin, Meilleur Ouvrier de France. Elle a également le privilège de fréquenter les coulisses du Crazy Horse, un monde proche du milieu burlesque qu’elle affectionne tant. Au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, l’apprentie styliste monte l’entièreté d’un costume homme, destiné à un imposant ténor, un travail d’autant plus valorisant qu’il témoigne de la confiance d’un maître de stage envers sa jeune élève.
Lors de ces diverses expériences dans un univers professionnel où la concurrence n’est pas un vain mot, Bénédicte Fontaine ne peut qu’effleurer sa passion pour la conception de costumes anciens. L’objectif de tout costumier est en effet de créer ses propres modèles, fruits de nombreuses recherches et d’une imagination plus que fertile. Ce privilège est aujourd’hui de plus en plus rare, en raison de budgets qui ne font que rétrécir.
Pour Bénédicte Fontaine, la création demeure un aboutissement, le moteur d’une vocation qu’elle porte en elle depuis sa tendre enfance. En témoigne une impressionnante robe XIXème siècle, à l’imposante traîne, prouvant de la plus belle façon qui soit la maîtrise de la jeune styliste dans l’art du corset et du drapé. Loin des arts de la scène, Bénédicte Fontaine se met alors à dessiner sa propre ligne de vêtements, aux accents délicieusement vintage. Pour elle, le recours au passé n’est pas une absence d’imagination, mais au contraire une appropriation très personnelle de codes subtils dont elle aime parsemer son travail. De discrets clins d’œil à des périodes qui la passionnent, elle qui aime se plonger dans l’histoire du vêtement, de la mode et du rapport au corps.
La ligne créée par Bénédicte Fontaine cherche à mettre la femme en valeur, dans une démarche faite d’envie et de plaisir. Loin, sans doute, d’un art contemporain sur modèle vivant, auquel elle a été formée, mais qui ne comble pas entièrement ses attentes. Pour l’instant, car les projets artistiques ne sont jamais loin de l’univers de Bénédicte Fontaine…
Benoît Goffin, 2010