Emilie N’Guyen
Spécialité(s) : DanseAnnée(s) : 2001
Qui aurait pu imaginer que la petite élève de cinq ans qu’était, à l’époque, Émilie N’Guyen, à l’Académie de Dinant, allait accomplir une telle carrière de danseuse ? Ses débuts difficiles sont aujourd’hui bien loin. La grâce et le talent de cette jeune femme âgée aujourd’hui de vingt-six ans ont effacé tout le reste. Née au sein d’une famille nombreuse, de parents travaillant dans le milieu médical, rien ne destinait, théoriquement, la jeune Dinantaise à une carrière artistique ; sauf, peut-être, comme elle le souligne elle-même, les origines vietnamiennes de son père.
C’est pourtant vers la danse classique que va se diriger la jeune Émilie. Elle sait et elle sent que c’est avec la danse qu’elle s’exprime le mieux. Une danse qui ne serait rien sans la musique qui l’accompagne. Car Émilie est très musicale ; ça aussi, elle le sait. Cette musicalité va lui permettre de se perfectionner surtout dans la technique de la danse classique, qui nécessite énergie, rapidité du mouvement et précision dans les pas.
Peu à peu, Émilie fait son chemin, tout en poursuivant ses études secondaires. Têtue et déterminée, Émilie sait maintenant qu’elle veut être danseuse. À dix-huit ans, elle décroche une bourse du Fonds Thirionet, pour aller se perfectionner pendant un an dans la compagnie du Jeune Ballet de France, à Paris. Un choix judicieux pour la jeune femme car il constitue une belle transition entre l’école et les grandes compagnies. L’avenir le confirmera. Perfectionniste, le jeune femme n’arrêtera plus, poussée par son envie de danser, d’évoluer, d’avancer chaque jour un peu plus. Elle se produira dans de grandes productions classiques telles que Giselle ou Bayadère, décrochera un contrat de corps de ballet au Royal Ballet de Flandres. Elle s’en ira ensuite au Zurich Ballet, puis à Madrid, au Victor Ullate Vallet.
Depuis septembre 2009, elle a rejoint l’Opéra de Leipzig, en Allemagne, où elle poursuit son enrichissement.
Pour elle, le changement de compagnie est essentiel pour aller de l’avant. L’an prochain, elle poursuivra certainement son chemin ailleurs dans le monde. Bien sûr, elle est consciente que la crise affecte aussi le monde artistique. Mais ça ne l’empêche pas d’avancer. Toujours. Aujourd’hui, beaucoup de compagnies réduisent leur effectif, d’autres ferment par manque d’argent. Ce qui implique que les danseurs sont plus réticents à changer de compagnie ; ils restent là où ils sont sûrs d’avoir du travail. Or, le changement est très important dans la danse, car il vous fait évoluer en tant que danseur, mais aussi en tant que personne. Je suis heureuse. J’ai déjà été au bout de mes rêves, quoi qu’il arrive dans le futur…
Pascale Genard