Julien Pierrot
Spécialité(s) : CirqueAnnée(s) : 2011
Julien Pierrot – contrairement à ce que son nom semble indiquer – n’est pas un enfant de la balle. Pourtant, son parcours nous rappelle que les vocations tardives sont aussi parfois les plus ensorcelantes.
Après des études secondaires classiques à Champion, village dont il est originaire, Julien entreprend un Master en éducation physique à l’Université Catholique de Louvain. Rien ne le prédispose à s’orienter vers la piste de cirque, sinon le goût qu’il prend au cours de sa formation universitaire à de trop rares initiations à l’acrobatie.
Il s’inscrit pour un an à la formation pédagogique de l’école de cirque de Bruxelles. Ensuite, il enseigne, pendant un an, dans des écoles de cirque et comme assistant à l’HENAM (Haute École d’éducation physique).
Il franchit le pas d’une professionnalisation en Arts du cirque en s’inscrivant à l’École Supérieure des Arts du Cirque (ESAC) dont il sort trois ans plus tard acrobate, porteur en banquine et main à main.
Les années passées à l’École Supérieure des Arts du Cirque provoquent deux rencontres capitales : ses deux actuels partenaires de scène d’abord, Laura Trefiletti, voltigeuse, et Valentin Pythoud, porteur, un formateur particulièrement pointu ensuite, Christian Malgoires, professeur entre autres au Conservatoire National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne.
Le trio, rassemblé sous le nom de La Rusparocket, tourne ses premiers numéros mais cherche à approfondir encore ses connaissances techniques en porté acrobatique. Julien fait appel au Fonds Thirionet pour lui permettre de financer des stages réguliers de perfectionnement technique avec Christian Malgoires, tantôt à Bruxelles, tantôt à Paris, tantôt en Suisse.
En février 2014, la compagnie La Rusparocket crée son premier projet autonome aux Halles de Schaerbeek. Son spectacle, intitulé La Geste, occupe un créneau original à mi-chemin entre arts du cirque, danse, mouvement et expression corporelle. L’acrobatie n’y est pas du tout envisagée seulement comme une performance mais dégage au contraire un espace pour la poésie, la mythologie et la plastique. Ballet de corps pétris dans une colline de tourbe, La Geste offre aussi bien à déguster les humoristiques clins d’œil du dérisoire qu’à ressentir les blessures profondes de notre humanité.
Jean-François Viot