Fonds Thirionet

Le visage expressif et le sourire ravageur de Laura Mergny ne sont pas les seules qualités qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Née au sein d’une famille de musiciens, la jeune Malonnoise a surtout hérité d’une fibre artistique qu’elle a su mettre en valeur. Toute petite déjà, elle se partageait entre des cours de danse (folklorique et classique), qu’elle a débuté à l’âge de quatre ans, et de musique (solfège, piano et violon). L’art était d’une telle importance pour elle qu’à l’âge de quinze ans, elle opte pour des humanités artistiques de danse au Lycée Martin V, à Louvain-la-Neuve. Pendant trois ans, elle jongle entre les cours académiques et les cours de danse classique et contemporaine. Passionnée et exploratrice dans l’âme, la jeune fille en veut plus ; elle n’hésite pas à partir en Angleterre. Sur audition, elle est admise en troisième année au Kensington Chelsea College. Ce premier contrat anglais rempli, elle passe une audition pour entrer à la London Contemporary Dance School et y effectuer un baccalauréat. Elle y est retenue. La bourse du Fonds Thirionet viendra à point pour supporter les frais scolaires de l’école de danse ; après y avoir déjà suivi les cours deux ans, elle est aujourd’hui en troisième année. Et se perfectionne en contemporain, classique mais aussi en activités créatives ou théoriques comme la musique, l’anatomie, l’éducation par la danse, l’improvisation, l’un des domaines de prédilection de Laura. Je me sens plus à l’aise dans la création et l’improvisation qu’en dansant le répertoire de quelqu’un d’autre, dit la jeune fille. Pour moi, toute action a une valeur esthétique. La danse permet de m’exprimer, de communiquer, d’explorer, en musique, en silence, seule ou en groupe… Tout est permis. Organisée, la jeune fille évite de se fatiguer inutilement pour canaliser toute son énergie dans ce qui est essentiel. J’aime faire quelque chose de la manière la plus simple et la plus efficace, et ce autant dans la danse que dans la vie courante. Laura sait que le métier de danseuse est exigeant, ne fut-ce que physiquement. Qu’il est peu et/ou mal connu du public. Or, dit-elle, la danse contemporaine comporte des ressources qui peuvent être bénéfiques à chacun de nous, pour autant que l’on prenne le temps de la découvrir.
Laura, elle, s’y épanouit à merveille. Elle pense déjà à l’an prochain, commence à regarder les compagnies qui pourraient l’intéresser et dans lesquelles elle pourrait apporter quelque chose. À vingt et un ans, la jeune Malonnoise a tout l’avenir devant elle. Son objectif : entrer dans une compagnie, danser, changer de style encore et encore. Pour Laura, la danse, c’est tout simplement un tout : un outil de compréhension, un lieu de partage, un mode de communication et d’éducation, bref un métier passionnant.

Pascale Genard