Fonds Thirionet

Namuroise de naissance et bruxelloise de cœur, Marie Warnant a incontestablement fait du chemin en quelques années ! Attirée par la musique depuis sa plus tendre enfance, elle n’a cessé de creuser son propre sillon, sans tapage mais avec régularité et sérieux, au point d’être aujourd’hui l’un des jeunes talents les plus en vue de la scène francophone belge. Cette évolution notable et harmonieuse, qui fait pressentir un beau et grand destin, est déjà ponctuée de belles récompenses: au concours Musique à la Française, en 2005, Marie remporte pas moins de six prix (un record !), et en 2006 elle est élue « Femme de cristal » dans la catégorie chanson. Ne croyez pourtant pas que notre lauréate a le profil d’une carriériste aux dents longues, obnubilée par les premières pages des magazines à la mode. Non, le profil est bien différent, à savoir celui d’une jeune femme bien dans sa peau, résolue et déterminée, certes, mais sans agressivité, qui évolue librement en un subtil alliage de zen attitude et de volonté inflexible. Dès lors, il n’est guère étonnant que la vie et le parcours artistique de la belle se développent en parfaite logique et sans à-coups : premiers cours de chant à l’âge de quinze ans, puis création d’un premier groupe tendance irlandaise, « Balimurphy », en 1999, puis envol vers une carrière solo après sa rencontre avec un producteur qui croit en elle.

Rencontre est précisément un mot essentiel dans ce type de parcours, qui ne s’inscrit évidemment pas dans un cadre académique et diplômant traditionnel. Rencontre avec quelques potes pour créer « Balimurphy » et ainsi se lancer, s’essayer à l’écriture et « tâter » de la scène. Rencontre avec Vincent Liben (« Mud Flow »), qui l’aide à mener à bien l’enregistrement de son premier disque. Rencontre encore avec le styliste Jean-Paul Knott, à l’intention duquel Marie Warnant va concevoir l’habillage musical de défilés, à Paris et à Tokyo. Ce sont aussi ces « hasards de la vie » qui comptent dans une vie d’artiste. Mais fondamentalement, , c’est bien sûre le talent et la personnalité qui permettent de s’imposer. De talent, il est en effet question à propos d’une artiste qui est véritablement une auteure-compositrice et pas seulement une voix. Son premier album, de un à dix (2005) en est la parfaite illustration, tant il offre une succession d’instantanés pleins de vie, aux accents volontiers nostalgiques et doux-amers, bien mis en valeur dans des écrins électro acoustiques faits « sur mesure ». Le second sera sans doute de la même veine, mais on ne peut encore en parler puisqu’il est en cours de mixage au moment où ces lignes sont écrites…

La personnalité de l’artiste n’est pas en reste ! Dire que Marie possède un réel charisme est une évidence, tant il émane d’elle une impression de sincérité dénuée d’artifices, totalement immunisée contre le bling-bling d’un certain show business tape à l’œil. Le public est intelligent et sensible. Il sait repérer ces qualités au sein d’une production musicale parfois pléthorique. Il sait aussi apprécier la présence scénique de l’artiste, à titre individuel, bien sûr, mais aussi en parfaite connivence avec son entourage musical, avec des musiciens qui sont plus pour elle que de simples sparring partners…

Marie tient énormément à l’amitié, aime la convivialité avec ses musiciens, l’échange.

Elle goûte aussi avec gourmandise au fait d’être, selon son expression, une « nana chef d’entreprise ». Elle laisse enfin entrevoir d’autres aspects de sa personnalité et de son tempérament « on stage », où elle se révèle volontiers plus rock. Bref, une artiste complète, talentueuse et attachante, qui n’a certainement pas fini de nous émouvoir et de nous séduire.

Jean-Marie Marchal, 2010