Patrick Masset
Spécialité(s) : Arts de la scène ThéâtreAnnée(s) : 1996
Je n’ai pas beaucoup de réseau, je suis au milieu d’une campagne et je vais jouer dans quelques minutes. Pouvez-vous me rappeler demain matin ? Même si le nom de Patrick Masset ne vous dit rien, ce metteur en scène n’a de cesse de monter sur les planches, même s’il s’agit de jouer au milieu d’une prairie… C’est avec plaisir que le lendemain matin, je rappelais mon interlocuteur…
Malgré une activité abondante et variée, Patrick, disponible et accueillant, m’invite quelques jours plus tard chez lui à Vonêche. Sous le regard de deux marionnettes bienveillantes et non loin de sons chapiteau installé dans son propre jardin, il laisse un temps les dossiers de ses futurs projets pour se confier un moment.
Depuis l’aide octroyée par le Fonds Thirionet en 1996, cet artiste multidisciplinaire, honnête et sincère avec lui-même, n’a jamais oublié d’écouter ses envies artistiques et de les faire partager, sans rien calculer, à aucun moment, ni d’établir de quelconque « plan de carrière ».
Patrick se rappelle que le jour où il a reçu le soutien du Fonds, le hasard voulait que Eve Bonfanti et Yves Hundstad lui proposent de se charger de la mise en scène du spectacle Du vent… Des Fantômes. A ce moment, il ne savait pas que cette création allait tourner durant plusieurs années dans le monde : Belgique, Suisse, France, Roumanie, Québec… D’autres spectacles ont par la suite connus le même succès. Patrick Masset fait en effet partie de ces artistes namurois qui font d’avantage parler d’eux à l’étranger que dans leur propre province.
Ce « touche-à-tout » polyvalent s’est toujours lancé sans complexe et avec passion dans les diverses disciplines des arts de la scène: cirque, théâtre, clown, mise en scène, écriture, cinéma, pédagogie, chant, production… en évitant toujours la sclérose d’une spécialisation à outrance. Au bout du compte, explique -t-il, il s’agit finalement de trouver une parole juste ancrée en soi qui fait écho avec celle des autres. Savoir ce que l’on veut, avec qui on le veut et pourquoi on le veut… En précisant également l’importance de la recherche dans son travail de mise en scène, il ajoute encore: Un projet existe avant tout si on a le désir réel de le faire exister et de le porter dans la durée, même sur plusieurs années. Ce qui compte c’est le travail: que l’on puisse défendre, construire des choses…
Même tourné vers l’étranger, Patrick ne manque pas de s’impliquer dans son village avec le projet de mise en place d’une « Maison de village » ainsi que la construction du premier cirque en dur de Wallonie, afin de (re)trouver un lien essentiel entre la vie en milieu rural et la culture dans son sens le plus large et le plus noble.
Tout prochainement débute la recréation de son spectacle L’Enfant qui… avec sa compagnie le « Théâtre d’un jour », via une coproduction avec le Theater op de Markt de Neerpelt et le Festival Zomer d’Anvers. Il est bon de le rappeler, il s’agit du premier « cirque actuel » de Belgique francophone sous chapiteau…
Simon Fiasse, 2010