En près de quarante œuvres majeures, découvrez les tendances minimales de l’art contemporain belge et de l’abstraction géométrique qui, dès les années 1920, ont jeté les premiers jalons de l’une des sensibilités artistiques majeures de notre pays.
Du 19.02 au 17.04, découvrez les œuvres de Felix de Boeck, Jan De Cock, Luc Coeckelberghs, Amédée Cortier, Jo Delahaut, Lili Dujourie, Willy De Sauter, Pierre-Louis Flouquet, Francine Holley, Alice Janne, Ann Veronica Janssens, Bernd Lohaus, Guy Mees, Marc Mendelson, Jacqueline Mesmaeker, Jozef Peeters, Jules Schmalzigaug, Victor Servranckx, Camiel van Breedam, Edmond Van Dooren, Philippe Van Snick, Georges Vantongerloo, Guy Vandenbranden, Dan Van Severen, Didier Vermeiren & Marthe Wéry.
Au moment où il apparut aux États-Unis au milieu des années 1960, l’art minimal se caractérisait avant tout par un dépouillement formel extrême qui lui valut d’ailleurs les railleries d’une partie de la critique et du public. Les œuvres se présentaient le plus souvent comme d’imposants volumes géométriques ou structures élémentaires faits de matériaux industriels tels le contreplaqué, l’acier ou le plexiglas. Simples au point de paraître simplistes, ces œuvres ont pourtant permis de dévoiler avec une force inouïe certains enjeux fondamentaux que soulève la création artistique, lesquels continuent de féconder aujourd’hui encore l’esprit de bien des plasticiennes et plasticiens.
Ce que permit de comprendre en effet le minimalisme était ceci : quelle que soit sa simplicité apparente, le sens de toute forme ou tout objet artistique dépend profondément de toute une série de facteurs tels que ses rapports de proportion avec le corps de la personne qui le contemple, les rapports d’échelle par rapport à l’architecture, les angles de vue sous lesquels il s’offre, les variations de lumière, etc.
Aussi, dès lors que l’on s’accordait sur le fait que le sens produit par une œuvre d’art ne repose pas uniquement sur les qualités plastiques de son objet mais sur le corps et les agissements de la spectatrice ou spectateur et sur le contexte d’exposition, les artistes se trouvaient désormais libres de conduire l’exploration curieuse de tous ces paramètres.
Et comme cette exposition en apporte témoignage, les plasticiennes et plasticiens belges ont largement accompagné cette tendance, s’emparant (non sans ironie ou humour parfois) de l’ensemble des ramifications du constat posé par l’art minimal.
Ainsi, l’idée que l’espace d’exposition ne soit pas neutre mais conditionne la manière de percevoir une œuvre donna lieu à maintes propositions artistiques interrogeant l’institution muséale, tant du point de vue architectural (Guy Mees, Marthe Wéry, Philippe Van Snick, Tapta) que du point de vue idéologique (Didier Vermeiren, Lili Dujourie). Parallèlement, la personnalité de la spectatrice ou du spectateur fit l’objet d’interrogations similaires, puisqu’il se trouva rapidement des artistes pour explorer les conditions de perception optique (Ann Veronica Janssens) ou physique (Jacqueline Mesmaeker, Bernd Lohaus) de l’être humain, aussi bien que son appartenance à tel ou tel groupe social ou ethnique, à telle ou telle catégorie économique, à tel ou tel genre, etc. (Alice Janne).
Mais la part belle faite également dans cette exposition à la peinture abstraite produite en Belgique durant la première moitié du XXe siècle, est là pour indiquer combien la tradition picturale belge — et en particulier l’abstraction géométrique ou constructiviste — a largement contribué à créer un contexte favorable à la réception et à l’épanouissement des tendances minimalistes auprès des plus jeunes générations d’artistes flamands et wallons, actives après les années 1960.
Façon de signifier combien l’économie plastique et la complexité qu’elle se révèle pourtant à même de charrier, sont profondément ancrées dans l’imaginaire artistique belge.
Salle
Expo 1, Expo 2Horaire
Tarif
5€Public
Tout publicParticularité(s)
- Vernissage de l’exposition le 18 février à 18h30